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8 septembre 2014 1 08 /09 /septembre /2014 08:10

jesuisnehuitLe souffle d’une vie naît d’une rencontre entre un enfant devenu jeune adulte, Massyre, et un lieu, la Montagne Blanche, particulièrement apprécié par tous les conquérants venus visiter la Tunisie, y compris les frères protecteurs armés français. Le lieu est unique. Massyre est multiple. Il y a d’abord ses sept sœurs et leurs destins qui le regardent en silence, lui, le garçon, le huitième. Et puis, il y a ses huit métiers : suiveur de chèvres jusqu’à l’abattoir, chercheur de l’escargot souterrain, helix aperta, vendeur de fruits sauvages, d’eau à la criée, de boissons gazeuses, négociant en journaux au kilo et fripier. Tout en commerçant, Massyre va à l’école primaire, au collège, au lycée et à l’université, fait une rencontre déterminante avec la problématique et l’Histoire, et devient professeur d’histoire et de géographie au lycée de la Montagne Blanche. Mais peut-on enseigner le passé dans le lieu de son commerce et de sa grande Histoire ? Il perd sa bien-aimée, la sublime Sawdette, lors d’un tirage au sort, et lui organise un mariage somptueux, renonce à sa part d’héritage au profit de ses sept soeurs, veut s’assurer que le salut du Maghreb viendrait d’une fraternité retrouvée entre Alger et Tunis, embrasse son père sur les yeux et décide de partir ailleurs, au-delà de la Montagne Blanche, à la recherche d’un manuscrit irakien. Mais cette quête du texte tant désiré va-t-elle lui donner la force de se débarrasser définitivement d’une maudite culpabilité ?

 

Ce récit est une autobiographie philosophique de l'auteur sur sa vie, de sa naissance jusqu'au jour où il décide de partir pour l'étranger. Il raconte sa quête constante de s'enfuir de la Montagne Blanche pour s'élever et trouver la réponse.
Tout jeune, gardien de chêvres, il découvrait comment gagner de l'argent en étant un fin commerçant et en trouvant quelles sont les activités à réaliser pour vendre facilement. Vendeur d'escargot, d'eau puis fripier, il rentre à l'école et continue jusqu'à obtenir un diplôme. Professeur d'histoire, loin en fait de ses aspirations inconscientes, à vendre de l'Histoire à des élèves pour la plupart pauvres comme lui l'était et donc à la recherche d'astuces pour rapporter un peu plus à leur famille, vendre sans acheteur réel, qu'il ne peut convaincre, il s'ennuie.
Ecrit dans la langue de Molière, l'auteur nous offre aussi un voyage dans la Tunisie d'en bas, celle qui est paysanne, celle qui est pauvre, bien loin de notre quotidien bien occidental. C'est un voyage vers une terre presque inconnue où dès le plus jeune âge, les enfants partent à l'aventure alors que nos enfants eux, ne se souciaient de rien, jusqu'à leur mariage.
Son histoire, malheureuse parce que pauvre, riche aussi parce que pleine d'espoir, de vie et d'amour, est aussi un drame, celui de l'amour pour une femme, et de l'histoire, la philosophie, la démocratie arabe.
L'écriture est fluide, bien que trop de fois, il accumule les acteurs dans une seule phrase, longue et fastidieuse, fidèle au caractère du personnage, des phrases nerveuses, souvent agaçantes, insistantes.
Ce récit c'est l'élévation de l'être, celui du petit gardien de chêvres, devenu philosophe respecté, celui qui regardait le temps passé les pieds dans la poussière, à l'homme de savoir qui cherche le temps pour accomplir sa destinée.
Un récit passionnant, exotique, nous faisant découvrir le beau pays qu'est la Tunisie mais aussi l'espoir d'un homme, d'un peuple, d'une nation, d'une famille.
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5 septembre 2014 5 05 /09 /septembre /2014 08:10
unhommeamoureux.jpgUn homme amoureux n'est pas un livre comme les autres. Récit autobiographique d'une force littéraire inouïe, il a remporté une avalanche de prix littéraires tout en déclenchant une virulente polémique lors de sa parution. Si, dans La Mort d'un père, Knausgaard abordait le thème du deuil, dans Un homme amoureux, c'est le coup de foudre, la fusion et la séparation, toutes les étapes du sentiment amoureux, qu'il décrit avec la même énergie brute et la même justesse. Car Knausgaard est devenu père et cette expérience bouscule tout sur son passage. Il évoque les luttes quotidiennes d'une vie de famille, les vacances qui tournent mal, l'humiliation des cours de musique prénatale, les disputes avec les voisins, les tensions pendant l'anniversaire des enfants. et comment pousser un landau dans Stockholm quand tout ce que l'on veut faire, c'est écrire. Le lecteur voit, sidéré, la vie de l'auteur-narrateur se dérouler sous ses yeux, dans toute sa rage et sa profonde sincérité : un homme à l'irrépressible envie d'écrire, pour qui l'art et la nature sont un besoin physique, qui oscille en permanence entre énergie vitale et pensées morbides. Un chef-d'oeuvre.

Ce roman suédois est une autobiographie. Ce deuxième volume fait partie d'une série de six volumes. L'auteur se dévoile dans son quotidien, celui d'un père de famille, aimant, mais tiraillé entre le désir de paterner et celui de s'enfuir pour écrire.
Ecrire une autobiographie, c'est faire preuve d'un narcissisme bien pesé, mais cet auteur suédois dépasse de loin ce trait de caractère assez commun sans commune mesure. Il est arrivé à écrire six énormes volumes sur sa vie. Il nous arrive alors à l'esprit avant d'avoir ouvert l'un de ses romans que sa vie doit être merveilleuse, fourmiller d'événements hors du commun, de voyages magnifiques, de rencontres magiques. En réalité, il n'en est rien. Tout bon père de famille pourrait aussi bien écrire ce roman.
L'auteur commence son récit par des vacances ratées, une sortie dans un parc, il y décrit le caractère de ses enfants, celui de sa femme, sa nonchalance et son égoïsme. Je suis resté choqué qu'il puisse dire à sa femme "ferme-la" comme si c'était un chien qui aboyait. Il y raconte son ennui et il en ressort un manque de combativité, un manque d'ambition, sauf pour écrire six briques sur sa petite vie, qui en somme, est aussi pathétique que la vie de monsieur tout-le-monde.
C'est long, c'est lourd, pas si bien écrit que ça, et d'un ennui mortel.
Et dire qu'il y en a, avec un vrai travail, qui n'arrive même pas à se payer de quoi manger ! Je n'arrive pas à comprendre l'engouement pour des auteurs s'autobiographant.
Je remercie Libfly et Denoël pour ce partenariat dans le cadre de l'action On vous lit tout !
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onvouslitout
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6 juin 2014 5 06 /06 /juin /2014 08:05

lautrepays« À cet instant, je sais que le périple italien ne s’aventurera pas plus au sud, comme si j’avais trouvé un pays à Craco, un pays certes sans ossements, sans tombes qui portent mon nom, sans murs de famille mais un pays tout de même. »

Dans ce récit charnel et poignant, Sébastien Berlendis nous invite à un voyage en Italie, à la recherche de traces familiales et amoureuses. Une traversée des lieux en une longue rêverie où affleurent des images, des visages, des paysages comme s’il s’agissait de photographies cadrées avec l’urgence du désir.

 

Ce nouveau roman de Sébastien Berlendis raconte son voyage dans l'Italie d'aujourd'hui, agrémenté de souvenirs d'enfances encore vivaces.
Le récit est mélancolique, et retrace un passé chargé d'émotions. L'auteur se remémore son passage dans ces villes chauffées par le soleil de l'été. Où se mêlent la chaleur du soleil, le vent sur la peau, les odeurs qui environnement les personnes, fortes et enivrantes. Il y raconte aussi la vie de sa famille, leur arrivée en France et leur amour pour ces deux pays. C'est la vie de beaucoup de familles italiennes du début du XXème siècle que la Grande Guerre poussera de l'autre côté de la frontière où ils se retrouveront en masse en Provence, dans le Var.
Ce récit est lié aux sens de l'enfance. C'est la madeleine de l'auteur, son Italie d'avant.
Le roman est court mais l'écriture est douce, pleine se sensualité, le texte est sensoriel. Un beau récit sur des moments de la vie contée avec une grande passion contenue, avec beaucoup de pudeur.

Je remercie Libfly et Stock pour ce partenariat.

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23 mai 2014 5 23 /05 /mai /2014 08:10

unedernierefois« Adolescent, j’attends les heures d’été. Que mon corps s’ouvre, se dilate, respire et se brûle. »

C’est la dernière nuit d’un homme, arrivé d’Italie après un long chemin. Ses poumons suffoquent. Il se souvient. 
De l’enfance et des premières crises d’asthme, du lac de Côme, de la mer de Trieste, du premier corps aimé… 
L’écriture de Sébastien Berlendis, mélancolique, sensuelle et envoûtante, agit comme un rêve éveillé dont on voudrait ne plus sortir.

 

Ce roman n'est pas à proprement parlé d'un roman habituel mais plutôt d'un récit. C'est le premier récit de l'auteur Sébastien Berlendis qui montre dans son écriture une grande maturité.

Ce récit décrit les réminiscences d'un Italien souffrant de crises violentes d'asthme. Il raconte son enfance, son père, sa mère, son premier amour, une autre malade dans le même centre de soins que lui. Il raconte ses sensations face à cette infirmité. L'écriture est belle, poétique, sensuelle.

Chaque page décrit un moment précis avec quelques lignes seulement à chaque fois pour nous faire ressentir cet instant magique pour cet homme qui vit avec comme seul espoir, vivre le plus longtemps possible, tout en sachant qu'il en mourra, avec des souffrances qui l'accompagneront jusqu'au bout.

En quelques phrases, nous nous retrouvons à ses côtés pour un moment, non pas malheureux, mais toujours empreint d'une forte émotion, d'où perle de l'amour, pour la vie, pour cette fille, Simona, pour la vie.

Cet homme ne regrette pas, n'en veut pas à la vie, ou à la maladie, cest un combat de tous les jours qu'il réalise avec beaucoup de courage. Une vie où chaque seconde de répit est importante, à vivre au maximum.

Un premier récit réussi aux émotions qui transpirent de chaque mot, de chaque lettre.

Je remercie Libfly et Stock pour ce partenariat.

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5 mai 2013 7 05 /05 /mai /2013 08:32

justkidsLa grande prêtresse du punk rock revient sur ses années de bohème dans le New York arty des années 70 et sur son amitié amoureuse avec Robert Mapplethorpe, son compagnon de galère et d’inspiration. Énorme succès international, cette fresque nostalgique et enivrante est le premier récit autobiographique de Patti Smith, artiste majeure de ces trente dernières années.

 

Just Kids est l'histoire, réelle, de deux jeunes adultes, tout juste sortis de l'adolescence, vivant à New-York à la fin des années 60, début 70, et qui essayent de vivre de leur art.

Cette biographie romancée par l'un des personnages, Patti Smith, nous fait découvrir l'amour de deux jeunes gens pour la musique, la peinture, et l'art dans tous ses états. Patti Smith et son compagnon Robert Mapplethorpe nous font vivre la vie trépidante, difficile et désinvolte, des artistes américains pendant quelques années, ces années de grande lucidité artistique.

Patti Smith a une grande facilité pour l'écriture, et arrive à nous faire vivre avec une passion dévorante les petits tracas de la vie de tous les jours, et c'est ce qui fait l'atout de ce roman, ce qui fait aussi qu'elle est une artiste différente, elle s'émerveille de tout, s'attend toujours au meilleur, et fonce quoi qu'il arrive. Cette facilité se retrouve dans ses poèmes et dans ses chansons. Elle nous fait découvrir aussi un artiste photographe, en conflit avec soi-même, Robert. Ils forment un couple, un couple d'amoureux, puis un couple d'artistes, le créateur et la muse. Ce roman est une ode à la réussite tant attendue, chère payée aussi, mais tellement belle. C'est un hommage vibrant à Robert Mapplethorpe, son premier amour, dans lequel nous la découvrons, dans sa nature profonde, avec les qualités d'une insouciante jeune femme, qui manie les mots avec aisance, mais aussi les doutes qui la font quelques fois presque abandonner, mais Robert y veille, comme un rempart.

Un roman biographique qui a trouvé le bon ton pour vous tenir d'un bout à l'autre, ne se limitant pas à nous décrire simplement deux êtres qui rencontrent le succès, mais plutôt, qui nous fait vivre une partie de la jeunesse américaine pendant une période artistiquement féconde.

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9 novembre 2012 5 09 /11 /novembre /2012 08:20

lalenteurDans quel monde vit Hanna ? Elle arrive des États-Unis pour la "ville du bord du lac" début juillet, à l'appel de sa mère qui n'est soudain plus très pressée de la voir. Au gré de ses marches dans la ville brûlante, elle retrouve plusieurs figures majeures de sa vie. Alma, l'amie perdue, Karim, l'amant d'un été, Marika, l'artiste aimée. Pourquoi fait-elle ces rencontres ? Et les retrouve-t-elle vraiment ? Hanna mène à son insu une enquête sur elle-même. Sa mère, qui va mourir, et la tendresse d'Hervé, qui saura lui parler, vont finir de tisser la toile du récit : celui de l'identification d'une femme, lente à venir comme l'aube d'une vie nouvelle. Véritable construction musicale au charme envoûtant, La Lenteur de l'aube est aussi une réflexion sur le silence et l'absence qui accompagnent tout amour.

 

Avant de commencer cette chronique, je tiens à remercier Libfly, qui dans le cadre de son opération La voix des Indés nous fait découvrir des éditeurs et des auteurs moins connus, et les Éditions Zoé pour ce partenariat.

Cette femme est à un tournant de sa vie. Elle habite les États-Unis et revient en Suisse, à Genève, pour retrouver sa mère malade. Elle parcourt les rues à la poursuite de ses souvenirs, remonte le temps et se découvre finalement elle-même.

La lenteur de l'aube est un roman qui, comme son titre l'indique, prend le temps de se construire. La lenteur parce que cette femme redécouvre avec une nostalgie passionnée son passé lointain dans ces rues et ruelles de cette magnifique ville, dans ces appartements, à l'ombre des murs des bâtisses d'un autre temps. Des souvenirs avant qu'elle ne quitte son passé pendant vingt ans. Elle revient et dans un rêve éveillé revoit les amours d'antan. L'aube parce qu'elle au début de sa nouvelle vie, elle revient pour renouer avec ses racines, sa mère, sa maison, mais aussi pour aller de l'avant, en quête de sa nouvelle vie, celle sans tout ce qui la lie avec son enfance, sa mère qui est train de mourir à petit feu.

Écrit d'une manière particulière, le style est très mélodique. A lire les mots qui se lient telle une symphonie, le roman se réduit à une partition de musique jouée largo, mais silencieusement. Comme si un quatuor d'instruments jouerait en sourdine, la grâce des gestes, lente, l'air vibrant du son triste des cordes d'un violon, ouaté, cotonneux, dans un silence de cathédrale, pesant.

Cette femme, seule avec ses souvenirs, regrettant que sa mère ne se dévoile qu'au crépuscule de sa vie, se voit lever un fardeau pesant sur sa poitrine, pour renaître une seconde fois, orpheline, dans les bras rassurant d'un homme, protecteur, vivante.

Un magnifique roman qui se lit facilement, faisant ressentir tout le poids du silence par des mots, nous jouant une mélodie triste et lente, s'égayant au fur et à mesure, pour finir sur un accord puissant, joyeux et long.

Je remercie Libfly et les Éditions Zoé pour ce partenariat. Ce roman a été lu dans le cadre de l'opération La voix des Indés.

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31 juillet 2012 2 31 /07 /juillet /2012 08:47

souvenirsenfance.gifAvec l'ouvrage « Souvenirs d'enfance », c'est à une véritable découverte ou re-découverte des ces années mythiques que François Bertin nous invite. En effet, non seulement chacun peut, au fil des pages, découvrir un monde d'objets disparus ou enfouis dans les mémoires, mais chacun peut, en plus, les prendre dans ses mains, les faire vivre : on compte les billets de banque du portefeuille, on se passe les photos de famille arrivées de chez le photographe, on ouvre la boîte à bons points pour les recompter, on peut même signer le carnet de notes de l'école ou sentir « en vrai » le petit calendrier parfumé offert par le coiffeur !
Présenté sous coffret, l'ouvrage « Souvenirs d'enfance », par sa conception très nouvelle, est un véritable événement qui fait appel à tous les souvenirs et ravive toutes les émotions.

 

Ce livre est un vrai recueil d'objets des années 50 et 60 vu par l'enfant que l'auteur, François Bertin, était. On y retrouve quantité de petites choses qui ont fait le quotidien de cet enfant et des français pendant cette période. Mais ceux qui sont nés plus tard comme moi trouveront aussi une bonne partie de ces objets habituels.

Chaque page est dédié à un objet, tantôt un jouet comme ces cyclistes en métal, tantôt les bons points de l'école, et d'autres fois c'est la voiture de papa ou le tracteur du voisin. Chaque objet raconte une histoire et l'auteur aura rédigé ses souvenirs dans la bouche de l'enfant qu'il était pour une immersion encore plus complète du lecteur.

Au travers de cette centaine de pages, c'est la nostalgie de cette époque qui vous fera avancer, avec un petit sourire aux lèvres. Les plus petits, eux, n'arriveront pas à s'imaginer que l'on puisse tourner le café ou encore être menacé du martinet, mais la beauté du livre réside dans cette mémoire que l'auteur veut communiquer et laisser en héritage aux jeunes générations.

L'auteur écrit avec beaucoup d'amour sur cette époque, et vous entraîne avec lui dans un voyage dans le passé. Heureusement que ces objets et que époque est révolue, mais de temps en temps, un petite lecture vous redonnera le moral.

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28 juin 2012 4 28 /06 /juin /2012 19:33

fiascoJonathan Coe contraint de ramper devant le public d’un studio de télévision pour se soustraire au champ des caméras … Julian Barnes, s’adressant à son éditeur, est incapable de se souvenir du titre de sa seule nouvelle publiée … Rick Moody faisant une lecture dans une librairie où, suite à une erreur de date sur le programme, sa mère est l’unique auditrice … André Brink , lors d’une soirée littéraire, peine à discuter avec son éditeur. Finalement, il remarque une femme près du buffet et s’exclame : «Mais qui peut bien être cette pauvre femme, là-bas? «C’est ma femme», répond l’éditeur…
Découvrez ces grands moments de solitude désopilants racontés par des auteurs anglo-saxons.

 

Ce livre est un recueil de témoignages littéraires. Des auteurs, célèbres aujourd'hui, mais parfois pas du tout au moment des faits, racontent quelques anecdotes sur leurs rencontres avec des lecteurs lors de forums, fêtes, émissions ou magasins.
Ce livre nous raconte donc avec beaucoup d'humilité ces rencontres souvent désastreuses, mais toujours touchantes de sincérité. Des moments dont se souviennent ces auteurs, qui les auront marqué d'une tâche indélébile leur ego. Tous reconnaissent s'être retrouvés au milieu sans comprendre parfois pourquoi, entre le "ce gros nase" et la salle vide, ces quelques pages sont comiques et hilarantes. Des situations que vous ne voudriez peut-être pas vivre et qu'ils nous retranscrivent avec beaucoup de nostalgie.
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6 janvier 2012 5 06 /01 /janvier /2012 20:13

etoilessombresEn 2007, après le décès de sa grand-mère, Nadia Salmi découvre une photo de son grand-père en officier de la Wehrmacht. Comme environ 400 000 enfants, elle est, par sa mère, la petite-fille d’un soldat allemand. Elle tente alors d’en savoir plus sur ce grand-père transformé en fantôme par sa famille, par peur du scandale. Par honte.
A partir de la correspondance laissée par sa grand-mère et jusqu’aux archives de la Wehrmacht, Nadia dénoue les non-dits de ses origines et se lance, durant quatre ans, sur les traces de ses grands-parents, à la recherche de son identité.
« Que le chemin est long pour arriver jusqu’à toi ! J’espère que tu ne m’en voudras pas d’avancer à ma manière vers l’Allemagne, là où une moitié de moi a le vague à l’âme depuis que j’ai découvert tes mots, ta trace, toi, mon grand-père.
Quel mot étrange…
Grand-père. »


Avant de commencer cette chronique, je tiens à remercier Partage Lecture et Oh ! Editions pour ce partenariat.

Nadia Salmi, l'auteure, écrit son premier roman. Le roman de ses origines. Elle raconte comment au décès de sa grand-mère elle s'intéresse à son grand-père, soldat allemand de la seconde guerre mondiale, en retrouvant des lettres de ce dernier retrouvées dans ses affaires. La quête peut commencer. D'interrogations et de suppositions, de coups de téléphone et de visites, Nadia Salmi parcourent le passé, celui des ses aïeux, découvrant au fur et à mesure la vérité si bien cachée pendant près de soixante ans.

L'histoire est très passionnante, la découverte des origines. Dès les premières pages, on ressent l'amour ou l'indifférence dans les sentiments entre la fille et la grand-mère, la mère et la fille, mais surtout, il en ressort beaucoup d'incompréhension. Cette quête naît de ces non-dits tragiques qui polluent une existence. Les personnes dans ce roman, vu par l'auteure, se racontent souvent de manière dramatique. Cette grand-mère, Thérèse, envieuse, jalouse de sa propre sœur, abandonnant à sa propre mère son enfant, sa fille, née d'une relation franco-allemande. Elle en devient pathétique et méchante, jusqu'au dernier instant dans son dernier souffle. Cette mère, Ingrid, marquée à jamais par ses parents absents, un père allemand qu'elle n'a jamais connu, une mère qui repousse son enfant. Bien que son premier livre ne puisse être considéré comme un roman, il faut admettre que les parties sombres de son histoire familiale auront été éclairées par l'auteure après de longues réflexions, je n'en doute pas, avec sa mère par exemple. Finalement, une grande partie est romancée à partir de faits réels, alors même si la vérité est légèrement floutée, Nadia Salmir réussit à retracer son passé en comblant les trous de la meilleure manière qu'il soit.

Son écriture assez incisive, à fleur de peau, fait ressortir les sentiments très exacerbés de l'auteure. Il est même assez étrange de rencontrer autant d'attachements à un passé si lointain et inconnu jusqu'à la découverte de ces lettres. Mais elle le dit elle-même très bien, elle est extravagante et se laisse dépasser par ses sentiments.

Je retiendrais de ce roman la souffrance des enfants tiraillés entre deux nations, de Thérèse cette mère égoïste et pathétique, détestable, et de ses retrouvailles joyeuses.

Un premier roman réussi, très et trop personnel, une thérapie nécessaire pour Nadia Salmir et une reconnaissance des victimes cachées de la guerre.

Je remercie Partage Lecture et Oh ! Editions pour ce partenariat.

 

A l 'attention de Nadia, à qui je souhaite, un petit peu en avance, un joyeux anniversaire.

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30 décembre 2011 5 30 /12 /décembre /2011 08:31

cafeyllkaUne femme croisée dans un aéroport et l’ombre d’une tragédie logée au fond de ses yeux… Malgré moi, je la suivis du regard, rien que pour savoir où elle allait, comme si cela me donnerait le secret du chagrin qu’elle emportait avec elle. Pristina… Sarajevo… Puis elle s’est dirigée vers un long couloir vitré. Je n’ai pas pu voir vers laquelle de ces deux villes elle se rendait. Je ne le saurai jamais. Il me restait l’écho terrible dont l’Histoire récente avait chargé ces deux noms. Pristina… Sarajevo…
«L’aéroport de Budapest disparaît dans la brume. Emina quitte l’avion posé sur la piste. Plus rien ne la sépare du passé qui roule, gronde, mugit là-bas dans sa mémoire. Car c’est le passé qu’elle foule maintenant, le cœur au bord des lèvres, avant de s’envoler vers l’autre ville, plus loin vers le sud. Le monde bascule d’un seul coup.»

 

Avant de commencer cette chronique, je tiens à remercier Libfly et Elyzad pour ce partenariat.

Mais qui est cette femme croisée dans un aéroport par Cécile Oumhani avec dans son regard, ses gestes, un tragédie enfouie au plus profond d'elle-même ? Emina revient dans son pays, quelques années plus tard. Sa patrie, la Yougoslavie, sa religion, musulmane, son enfance, la guerre. La fuite et la séparation ponctuent ces mois de combats vécus dans cette région avant de la quitter définitivement en train. Elle revient pour essayer de retrouver la trace de sa mère Yllka, qui l'a éloignée avec son petit frère des violences de cette tragédie et son père, parti une arme à la main pour les défendre.

Ce court roman, qui se lit d'une traite, est non pas le témoignage d'une seule personne, mais celui de tout un peuple, qui aura subit les horreurs d'une guerre inutile. Dans ce récit plein de poésie se trouve la souffrance infinie, irréparable, insondable de la perte d'un proche. Cette fille qui revient veut savoir, renouer avec une histoire que plus personne ne connaît, beaucoup tentent d'oublier, peu s'en souviennent, et les autres... sont morts. L'écriture, magnifique, presque lyrique, ajoute du poids à la douleur de la survivante. Au fur et à mesure, elle comprend qu'elle ne reverra pas sa mère, mais elle cherche à vivre ses derniers instants. Par une seule fois, il n'est question de « pourquoi ». Elle accepte, alors qu'elle n'est qu'une enfant, la guerre. Elle refuse, par contre, le « comment ». Comment son père et sa mère auront disparu ?

L'auteur nous propose ici un récit profond, difficile, sans haine, et plein d 'espoir, et manie la plume d'une très belle manière pour un témoignage poignant. Ces enfants des années 90 se trouvent au centre d'une équation, devenu adulte aujourd'hui, ils essayent de vivre avec un facteur inconnu, ce que sont devenus leurs parents, ils ont perdu leurs racines et tentent de construire leur avenir avec u chaînon manquant.

Ce roman se découvre dans la collection Éclats de vie.

Je remercie Libfly et Elyzad pour ce partenariat.

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