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13 octobre 2014 1 13 /10 /octobre /2014 08:43

marseillenoir.jpgLa collection Asphalte Noir revient en France et, après Paris, explore Marseille, de l'Estaque au Vieux-Port, de la Joliette à la Plaine, de la Belle-de-Mai au Stade Vélodrome, en passant par le Panier ou les îles du Frioul… Marseille dans toute sa diversité, toutes ses communautés, toutes ses contradictions. Des nouvelles noires inédites, écrites spécialement pour ce recueil, par des auteurs marseillais de naissance ou d'adoption, oeuvrant aussi bien dans le polar que la littérature générale. Avec des textes de Christian Garcin, Pia Petersen, René Fregni, Emmanuel Loi, Philippe Carrese, François Beaune, Rebecca Ligheri, Minna Sif, Marie Neuser, Serge Scotto, Salim Hatubou, François Thomazeau, Patrick Coulomb, Cédric Fabre.

 

Ce recueil de nouvelles a pour thème commun la ville de Marseille, la grande Marseille, la médiatisée, la belle, la méchante et la moche, en somme, Marseille. Ces différentes nouvelles sont réunies par Cédric Fabre et les auteurs viennent d'horizons assez différents. Certains sont nés à Marseille et la connaissent, l'ont dans l'âme et dans l'esprit, les autres y vivent et l'ont dans le coeur. Marseille, on l'aime ou on ne l'aime pas, mais elle ne laisse pas indifférent. C'est difficile aussi de dire qu'on ne l'aime pas, car ses quartiers sont différents mais la vue sur la mer est toujours la même, le mistral y souffle toujours aussi fort et froid.

Dans ces nouvelles, on y retrouve bien sûr les clichés, la pègre, le banditisme, mais aussi la loyauté donnée pour la vie, l'amour pour un ami jusqu'à la mort, c'est des sentiments puissants et forts. On découvre le père qui raconte à son fils ce qu'est le Vélodrome, mais aussi la femme bafouée et passionnée. C'est aussi celui qui se venge quelques décennies plus tard, et l'amour d'une vie emportée par la drogue.

Ces nouvelles c'est les différentes facettes de Marseille, les gens sont comme la ville, fiers, grandes gueules, sanguins, mais au fond, ce sont de grands enfants qui s'amusent dans un carphanaum continu.

Les auteurs se succèdent avec leur style. Quatorze nouvelles, quatorze histoires, quatorze styles. Certains sont incisifs, d'autres sont posés, mais on y trouve à chaque fois un peu de cette folie que le mistral souffle sur la ville. Quatorze vies rocambolesques qui vous tiendront en haleine et vous feront découvrir une ville sous un autre angle.

Que l'on aime ou non Marseille, ce recueil aura le mérite de vous la faire vivre différemment.

Je remercie Libfly et Asphalte pour ce partenariat.

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25 août 2013 7 25 /08 /août /2013 08:12
salesbetes.jpgCe Sales bêtes est un recueil de nouvelles qu'une association propose en quêtant auprès d'artistes de tous genres des textes et des illustrations. Après le "petit" succès de leur premier constat sur la fin du monde, cette fois-ci, nous entrons dans l'univers bestial, celui des petits insectes jusqu'aux monstres, qui sont en nous.
Le recueil est composé d'une quantité non négligeable de nouvelles, certaines courtes, d'autres longues, et d'un niveau relativement correct pour un travail "amateur" - sans vouloir être péjoratif bien entendu. Certains textes sortent du lot par leur construction et la qualité de narration, mais aussi par leur originalité. Vous ferez votre choix à la lecture de ce recueil mais deux nouvelles sont intéressantes. La première traitant d'hommes revenant sur la Terre originelle, la seconde nous raconte l'histoire de Thor, un enfant né d'une vache au faciès de taureau et au corps humain. Allez, une troisième nouvelle semble sortir son épingle d'un jeu qui se veut très serré, où un jeune homme, au bec de lièvre, découvre un lieu étrange aux surprenants "pratiquants". Bon, en fait, il faut lire ce recueil car sortir une ou deux nouvelles pour en discuter n'est pas aussi facile que ça.
Ce recueil a aussi l'atout intéressant de se lire facilement et d'agrémenter votre imagination d'illustrations fantastiques.
Nous ne pouvons que souhaiter un plus grand succès à ce recueil, qui réunit différents genres artistiques. Le prochain recueil donne déjà envie.
Une idée folle, pour des artistes un peu cinglés, destinés à des lecteurs de mauvais goût. Pari réussi.

Je remercie Les artistes fous associés pour ce partenariat.

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4 décembre 2012 2 04 /12 /décembre /2012 08:35

maitredesfilsEt si l'amour entre une mère et son fils pouvait devenir monstrueux ?
Et si notre société en faisait une arme contre elle-même, que resterait-il ?
Stéphane Gravier joue ici admirablement sur l’homographie du mot "fils" pour tisser une nouvelle effrayante.
On retrouve dans cette œuvre le style bien particulier de l'auteur du roman « Le secret de l'eau », avec ses images et ses métaphores poétiques et jamais gratuites, mais il a su condenser son récit, lui donner plus de nervosité pour nous tenir en haleine.
On ne sort pas indemne de cette lecture !

 

Avant de commencer cette chronique, je tiens à remercier Stéphane Gravier, l'auteur, pour ce partenariat.
Le maître des fils est un court roman, ou une nouvelle, dont le personnage principal est un petit garçon de dix ans qui vit seul avec sa mère dans un studio. Enfant solitaire, il vit un amour presque fusionnel avec sa maman. Vivant presque en reclus dans leur petit appartement, sa mère le quitte tous les soirs pour rentrer au matin.
Stéphane Gravier, dont l'écriture m'avait impressionné dans Bloody Valéria, propose un récit au texte acéré, à l'histoire trempé dans l'acide. Dans la tête de petit garçon, nous découvrons les horreurs d'une vie qui sous des joies artificielles, est à vomir. Ce petit garçon qui découvre en grandissant une mère malheureuse et subit les tortures des voisins, met au point un plan pour se venger et rendre à sa mère un semblant de bien-être. Mais le vernis est trop fin, et il découvre rapidement que la peine qu'elle s'inflige chaque nuit pour subvenir à son bébé est irrémédiable, même si tous les efforts sont mis en oeuvre.
Avec une grande justesse, l'auteur façonne son histoire pour nous donner miettes par miettes un gâteau rance et moisi, celui de la vie d'un petit garçon triste dont la mère est une... vous l'aurez compris, et le devinerez bien assez vite si vous le lisez... prostituée. Égrenant une histoire en traitant un thème par chapitre, nous découvrons tous les pans de cette vie qui vole en éclat avec la prise de conscience... Dix ans, c'est un âge important, un âge de transition.
L'atout de cette nouvelle réside dans une écriture froide, mais suffisamment vivante, glaciale et enfantine. Le travail sur la psychologie des personnages est intéressant et laisse penser que l'auteur connaît son sujet particulièrement bien.
Cette nouvelle est d'une grande qualité et je tiens à préciser que l'édition est impeccable, aucune faute ni erreur de syntaxe.
Enfin, je remercie Stéphane Gravier pour la découverte de sa dernière création.
 
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29 novembre 2012 4 29 /11 /novembre /2012 08:34

c2h402Une sociopathe qui tue tous ceux qu’elle touche, un frappadingue qui veut réussir dans le roman sentimental, une stagiaire subissant un harcèlement d’un nouveau genre, une dingue qui pense que John Wayne est toujours vivant, une petite fille inquiétante, un gigolo qui picole comme un trou, une femme humiliée et des philosophes néo-kantiens qui s’étripent… Tels sont les personnages de ces huit nouvelles dans lesquelles on oublie souvent que boire et fumer nuisent dangereusement à la santé.

 

Avant de commencer cette chronique, je tiens à remercier l'auteur Condie Raïs et Livraddict pour ce partenariat.

C2H402 est un recueil de nouvelles dont le personnage central, mais non principal, est Condie Raïs. Avec beaucoup dauto dérision, l'auteur s'affuble d'un défaut, celui il paraît que tous les bons écrivains ont, et qui restent dans l'ombre les écrivains par leur défaut et dont le talent se révèle uniquement post-mortem, vous l'aurez deviné, ne serait-ce qu'en regardant la couverture, c'est l'alcoolisme. Donc, Condie Rais est le personnage central de ces différentes nouvelles qui se suivent. Elle participe au succès d'un écrivain de roman à l'eau-de-rose en lui écrivant la trame de ses romans, puis lorsque le succès arrive et qu'il déménage, il est remplacé par une jeune femme. Elle perd son stage grâce à Condie Raïs qui ne supporte pas qu'elle se fasse marcher sur les pieds par un supérieur envahissant, bouffi de bonnes intentions, bête comme ses pieds. Ce recueil s'égrène au fil des nouvelles avec comme toile de fond une alcoolique amoureuse de siamois irascibles, et comme couverture les défauts d'une société superficielle. Certaines nouvelles sont décalées par rapport à la trame principale mais restent dans le ton voulu et particulièrement les trois dernières qui sont réellement criantes de vérité quant aux relations sociales.

Une écriture aisée qui met en valeur le récit, fluide et entraînante, nous permettant de nous imprégner de chaque nouvelle avec beaucoup d'intérêt. Des textes à l'humour acide, piquant, acéré, caché sous une couche de dérision, de constat des travers de tous. Des nouvelles différentes, contemporaines. Un vrai plaisir de découvrir cette auteure. Un autre atout avant de finir, c'est le professionnalisme concernant la mise en page, pas de faute, ni de coquille, une syntaxe impeccable. En un mot, ou plutôt deux, ou peut-être trois... A découvrir absolument.

Je remercie  Livraddict et Condie Raïs pour ce partenariat.

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23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 20:01

findumondePrévue le 21 décembre 2012 (selon les Mayas ou Hollywood) ou pour dans 3 milliards d’années (selon les astrophysiciens) ; consécutive à un désastre écologique (toujours Hollywood) ou à la collision de notre galaxie avec sa voisine (toujours les astrophysiciens) ; qu’elle soit d’origine humaine ou d’intervention divine... la fin du Monde a toujours été au cœur de nos fantasmes et de nos peurs.

Pour perpétuer la tradition, Les Artistes Fous Associés vous invitent à découvrir dans ce recueil 20 récits d’Apocalypse illustrés. Épopée cosmique et bouffonne en rimes et en vers, odyssée hallucinatoire d’un dernier survivant sans cesse rêvant d’un ailleurs hors du temps, recueil de fragments de vie étranges et menaçants dessinant la fin du monde façon puzzle, farce fellinienne sexuelle et féroce, et tant d’autres : venant des quatre coins de la francophonie, des auteurs et des illustrateurs débutants comme confirmés vous font partager leur imaginaire et une part de leur folie. Comme un baroud d’honneur face à l’anéantissement collectif.

Avant de commencer cette chronique,je tiens à remercier l'association Les artistes fous associés pour ce partenariat.

Fin(s) du monde est un recueil de nouvelles et comme son titre l'indique, toutes les fins possibles du monde y sont relatées, du moins les plus créatives. Un virus décimant la population ne laissant que quelques humains seulement survivants, ou alors un virus, plus bizarre, faisant que les gens contaminés deviennent des zombies «morts» de faim. Mais la fin du monde, c'est aussi la fin d'un jeu vidéo dans lequel héros plombier parvient à sauver sa princesse des griffes d'un monstre bête en traversant plusieurs mondes jusqu'au huitième et dernier qu'il détruit. C'est aussi la fin annoncée, proclamée mais qui n'arrive pas, une erreur de calcul, et la fin vue par des astronautes dans l'espace lorsque la Terre est percutée par un astéroïde détruisant toute vie sur la surface.

Les nouvelles recueillies ont toutes un point commun, leur originalité. Mais certaines utilisent la vague du zombie, très à la mode en ce moment, avec aisance. D'autres poussent la réflexion sur la réaction de ces survivants, leur comportement. Je suis impressionné par cet employé qui récolte les souvenirs des gens disparus mais non connus, ou dans cette station orbitale où avec une grande crédibilité la loi du plus fort s'impose au détriment des plus faibles et de la seule femme de l'équipage.

Les textes sont illustrées par des œuvres d'artistes différents. J'ai été sensible à certaine de ses illustrations, à d'autres un peu moins. Un travail a été accompli avec énergie et passion. Mais malheureusement, elles ne sont qu'en noir et blanc.

J'ai apprécié, pour des récits amateurs, sans être péjoratif bien sûr, de découvrir des pages à la syntaxe irréprochable et sans coquille (fautes d'orthographe ou de frappe). L'atout n'est pas négligeable et prouve le sérieux de cette jeune association qui publie donc un premier recueil de qualité.

Un recueil donc fort intéressant qui propose des récits visionnaires d'une fin du monde hypothétique ou bien réelle. A découvrir pour la qualité de ces textes et leur originalité.

Je remercier Les artistes fous associés pour ce partenariat.

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artistes fous associés

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5 novembre 2012 1 05 /11 /novembre /2012 08:16

haitinoirTragiquement connue pour son histoire violente et chaotique, ainsi que pour la catastrophe qui l'a frappé en 2010, Haïti est le pays le plus pauvre des Amériques - et l'un des plus riches sur le plan littéraire. Cette anthologie de dix-huit nouvelles, projet lancé avant le tremblement de terre, réaffirme le talent des auteurs contemporains haïtiens, qu'ils vivent sur place ou qu'ils soient issus de la diaspora, sur un terrain où ils ne sont pas forcément attendus : le genre noir. Sont représentés des auteurs aussi bien francophones qu'anglophones.

 

Avant de commencer cette chronique, je tiens à remercier Babelio et Asphalte pour ce partenariat.

Haïti Noir est un recueil de nouvelles sélectionnées par Edwige Danticat et nous présente un peuple dans sa partie la plus sombre. Dix-huit nouvelles noires, où la criminalité côtoie la magie, où la religion se love contre la pauvreté.

Dix-huit nouvelles, dix-huit auteurs, dix-huit histoires et styles différents. Cette sélection nous présente avant tout la richesse littéraire contemporaine du pays le plus pauvre des Amériques – Haïti. Il serait assez difficile de résumer ici l’ensemble des nouvelles, mais la sélection nous montre les différentes facettes, sombres, de ce majestueux pays. On y découvre la criminalité la plus effroyable avec l’enlèvement de jeunes filles et qui sera rendu en échange d’une rançon, ou encore la croyance que peuvent avoir les plus démunis concernant le vaudou et les esprits. Ces différents textes, finalement, nous montre l’âme d’un pays. Les Haïtiens aiment leur région, leurs voisins, mais les circonstances de la vie difficile les poussent vers d’autres horizons bien différents, et peut-être contestables. Pour ma part, certaines nouvelles sortent du lot. J’ai été touché par Laquelle des deux ? de Evelyne Trouillot qui présente deux mamans enceintes du même père et dont l’une d’elles sera prête à tout pour que sa petite fille puisse avoir un avenir plus joyeux. Le Doigt de Gary Victor utilise l’esprit d’un homme tué pour se venger de ses ravisseurs par le biais d’une bague. L’ultime département de Katia D. Ulysse traite de la tristesse des Haïtiens qui voient leurs proches quitter leur pays et qui sont prêts à tout pour les avoir prêts d’eux.

Haïti Noir est un recueil qui rend hommage à ce pays et à son peuple, malgré le fait que les textes nous montrent plutôt la face sombre, nous découvrons un peuple joyeux, amoureux de sa terre, mais dont les conditions difficiles le poussent, comment n’importe quel personne qui se retrouverait dans ces mêmes conditions, à avoir des actes répréhensibles et parfois complètement altruiste.

Asphalte, grâce à sa série Noir, nous présente une région du globe au plus profond de son âme, où sont cachés les secrets les plus inavouables, mais c’est là que se trouve l’âme… n’est ce pas !

Haïti Noir ne déroge pas à la règle, un recueil à lire car il présente un pays, non pas lissé comme les autres romans que vous trouverez, mais avec du relief. Passionnant.

Je remercie Babelio et Asphalte pour ce partenariat.

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babelio

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21 novembre 2011 1 21 /11 /novembre /2011 08:34

des-nouvelles-du-celsa-220Une Grande École accompagne la publication des nouvelles écrites par ses talents littéraires !

7 étudiantes du CELSA, âgées de 20 ans, revisitent le genre de la nouvelle et posent leur regard sur une société où tout est communication.

De l’amitié entre un lapin et son SDF à une potée au chou familiale, d’une téléréalité créole à une mère ne s’exprimant que par post-it, de la parole exilée au deuil apprivoisé...

Autant d’univers et de styles mis en recueil par les éditions Kyklos.

 

Quand des étudiants accèdent au rêve de l’édition

Historiquement Centre d’Etudes Littéraires et Scientifiques Appliquées de la Sorbonne, le CELSA célèbre ici ses origines.

Devenue fleuron de la communication au sein de la confédération des Grandes Écoles, le CELSA organise, depuis 2007, un concours annuel d’écriture de nouvelles auquel participent plus de 120 étudiants.

Chaque année, les 3 meilleures productions littéraires sont récompensées par un jury parrainé par Jean Bernard Pouy, réunissant auteurs, universitaires, éditeurs, libraires et journalistes.

Des nouvelles du Celsa rassemblent les écrits les plus savoureux de ces 4 dernières années.

 

Dans le cadre d'une opération menée en partenariat avec Kyklos, le commentaire doit se faire sous la forme d'un article de journal. Vous trouverez donc deux commentaires dans ce billet : un article de journal ainsi qu'un commentaire classique.

 

Hier soir, après plusieurs heures de délibérations d’un procès sans fin, les jurés au nombre d’un unique lecteur ont rendu leur verdict. Mais rappelons les faits avant de pouvoir juger les condamnées. Alors qu’au Celsa, toutes et tous tendent à vouloir améliorer notre quotidien en formant des futurs scribouillards, un individu seul ou en groupe a eu la brillante idée d’organiser une chasse au trésor. La chasse étant l’écriture, le trésor, vous l’aurez compris, la reconnaissance de ses pairs. Mais on s’en fout. Dans une frénésie incontrôlée, beaucoup, que des jeunes –mais ce n’est pas de notre faute si les vieux sont (et sentent) mauvais-, se mirent à rendre des copies, illisibles pour la plupart fort heureusement. Quelques-unes, tout de même, sortirent du lot, et pas parce qu’elles sont les plus belles, faut pas croire les ragots. Vous pourrez noter qu’à aucun moment nous n’aurons fait cas de la misogynie perpétrée à l’encontre du sexe fort, mais vous l’aurez remarqué seules des jeunes femmes d’un âge indécent auront réussi, comme par hasard, à sortir leur épingle du jeu. Pourquoi, comment ?

Malheureusement le procès n’aura pas éclairci ce point, mais à coup sûr, c’est une histoire de pistons.

Les auteurs des nouvelles ont du comparaître l’une derrière l’autre. Seule à la barre, elles faisaient moins les malignes, et c’est ainsi que furent détaillées chacune des histoires. L’avocat de la défense, et lecteur assidu, dans sa plaidoirie aura tenté d’amadouer la cour. Malgré ses arguments qui d’après les spécialistes furent suffisamment objectifs pour ne pas perturber le jugement de la cour. Ce lecteur passionné aura traité ces nouvelles tantôt de fantastiques, tantôt de comiques, et parfois, même, pleines d’émotions.

Le verdict est tombé et sera, nous l’espérons tous, respecté scrupuleusement. L’auteur de Pelure d’oignon devra acheter une laisse pour le lapin, la survie de l’humanité en dépend, trop d’hommes sont morts, alors que la deuxième créatrice devra envoyer Christophe en cure, à cause de Gustave. La troisième devra investir un cercle et cultiver le navet, ça lui fera les pieds, na ! La quatrième devra chanter comme une pie pour séduire alors que la sixième –oui, la cinquième se doit de vivre et 

d’aimer à nouveau-, sera condamné à écrire des choses plus gaies. La dernière devra arrêter de jouer sur son ordinateur.

Le juge, à la lecture de ce verdict, a voulu dire quelques mots. Dans ce tribunal un peu fantasque, le juge et juré ne font qu’une seule et même personne. La justice se doit d’être impartiale. Ces mots furent à l’encontre des prévenues dures et difficiles à entendre. Leur retranscription n’est rien comparée au ton employé, et au regard pesant du juge. Il a, dans ces termes, fait l’éloge de l’ouvrage incriminé : « saisissant, hilarant, poignant, truculent, passionnant, désolé je n’ai plus de rime en hihan ! ».

Cet ersatz de justice nous aura paru être une grande farce où seul le lecteur goguenard y aura trouvé son compte. En attendant, je vous invite à vous procurer un exemplaire de cet ouvrage, Les nouvelles du Celsa, et de, vous aussi, tenter sans grande difficulté de rire, de pleurer, ou de crier de plaisir. Nous tenons à remercier.

les Editions Kyklos et Partage Lecture sans qui ce reportage n’aurait pu être réalisé.


Avant de commencer ce partenariat, je remerci Partage Lecture et Kyklos pour cette lecture.

Des nouvelles du Celsa est un recueil de nouvelles des étudiantes du Celsa. Le principe est simple, chaque année le Celsa organise un concours et récompense les trois meilleures nouvelles. Quelques années plus tard, ils ont sélectionné sept nouvelles et en partenariat avec Kyklos les ont édité.

Sept nouvelles, sept auteurs différents, ou plutôt différentes, sept écritures, sept histoires. Ces récits sont d'une très grande qualité. Vous serez transportés dans des endroits différents à chacune de ces histoires, et vous parcourerez une panoplie de sentiments.

Pelure d'oignon raconte les péripéties d'un clochard pour retrouver son lapin qu'il a adopté. Salaud de Deacon, pauvre Bridget place l'action à la réunion dans les yeux d'un saint. Espoir et spire raconte l'enfoncement d'une famille de paysan dans leur terre, l'amour qu'ils ont pour elle en vieillissant et l'envie de s'enfuir qu'ils avaient jeunes. Les silences de Minh se déroule à Paris aux côtés d'un réfugié asiatique. L'éclipse conte la détresse d'une veuve. Pomme de Discorde nous raconte la vie d'un forain qui traverse les ans avec un fardeau sur la conscience. Enfin, Démon du jeu se déroule dans une famille où la femme ne communique plus que par post-it avec ses enfants.

Ces nouvelles vous feront sourire, rigoler parfois, ou réfléchir. Certaines sont touchantes et d'autres comiques. Dans tous les cas, elles sont écrites avec une grande fluidité, de la passion et surtout sans prétention. Chacune, différente, vous comblera de plaisir. Bien qu'elles soient toutes très originale, je dois avouer que pour moi, une des nouvelles sort indéniablement du lot et son auteur arrive avec des mots à nous raconter des sentiments impalpables, qui nous prennent aux tripes. Une nouvelle qui promet des romans de grande qualité pour cette toute jeune écrivain.

Je remercie Partage Lecture et Kyklos Editions pour ce partenariat.

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12 septembre 2011 1 12 /09 /septembre /2011 14:01

benjaminbuttonDès sa naissance, loin d'être un beau poupon joufflu, Benjamin Button ressemble à un vieillard voûté et barbu ! Ses parents découvrent peu à peu qu'il rajeunit chaque jour : de vieillard il devient un homme mûr, un jeune homme, un enfant... Bénédiction ou malédiction ?
Sous la fantaisie et la légèreté perce une ironie désenchantée qui place Fitzgerald au rang des plus grands écrivains américains.

 

Cette nouvelle, adaptée au cinéma, est d'une très grande originalité. Publiée la première fois en 1922, l'auteur a fait preuve d'une grande inspiration pour concocter cette histoire hors du commun. Benjamin Button naît vieux. Il a l'apparence d'un vieil homme de soixante dix ans et toute sa vie, il va rajeunir pour finalement redevenir un nourrisson. Sa vie est inversée et ne sera faite que d'anecdotes poignantes. Sa famille, ses amis, les inconnus voient un homme qui ne fait pas son âge. A vingt ans, il en paraît cinquante, et à cinquante, il en paraît vingt. L'auteur nous propose une écriture très fluide et sans aucune lourdeur. Je n'ai qu'un seul regret, la longueur bien trop courte de l'histoire de la vie de Benjamin Button. J'aurais préféré lire un roman de quelques centaines pages au lieu d'une cinquantaine tout au plus.

 

La deuxième nouvelle, La lie du bonheur, raconte l'histoire d'un jeune couple très amoureux, lui est écrivain, elle est actrice. Au bout d'une année, il tombe très malade, et rapidement perd l'usage de toutes ses facultés. C'est une épopée douloureuse pour cette belle jeune femme qui, jusqu'à la mort de son mari, reste présente et disponible pour son amour. Il fait ressentir la souffrance sourde et invisible de l'être cher qui disparaît dans sa maladie puis dans la mort, laissant une belle fleur, mais fanée. Une magnifique nouvelle qui vous fera lire le calice du bonheur jusqu'à la lie.

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5 juillet 2011 2 05 /07 /juillet /2011 18:42

jobstoriesQu'arrive-t-il à une tueuse en série lorsqu'elle décide de devenir auto entrepreneur ?
Comment faire voyager des chômeurs dans le temps pour les aider à retrouver du travail ?
Est-il dangereux de tomber amoureux d'une inconnue dans un parc quand on vient de perdre son emploi ?
Quelles sont les limites à fixer à une stripteaseuse désirant faire du buzz sur Internet ?
A-t-on le droit de licencier un ange gardien pour maladresse ?
À toutes ces questions essentielles, trop souvent éludées, Job Stories apporte des réponses définitives.
Parce qu'une approche économique du monde du travail devient rapidement obsolète, ce livre vous propose un voyage décalé, au cours duquel les univers parallèles, la poésie, la vie et la mort vous donnent rendez- vous.
Que vous cherchiez ou non du travail, ces quatorze histoires ont été écrites pour jouer un rôle dans la vôtre.
À lire comme un remède à la morosité.

 

Avant de commencer cette critique, je tiens à remercier Les Agents Littéraires et les éditions l’offre pour ce partenariat. Je remercie aussi son auteur, Bruno Hermanche, pour avoir fait du livre que j’ai entre les mains un exemplaire unique en le dédicaçant.

Bruno Hermanche, comme expliqué dans son premier chapitre nommé Origine, a concocté dès 2009 des nouvelles concernant le monde du travail, sans être critique, ni s’abaisser à faire dans le mélodrame. Les genres se mélangent d’une nouvelle à l’autre, allant du retour vers un passé glorieux, à l’emploi des anges ou encore l’embauche d’un agent secret.

Vous y trouverez des nouvelles courtes, de quelques pages seulement, à des nouvelles plus longues de quelques dizaines de pages.

Les plus courtes racontent une anecdote, sympathique, avec beaucoup de réserve mais beaucoup d’humour. J’ai été touché par la naïveté du pompiste dans Comptes de Noël. La nouvelle Meurtre avec vue, l’histoire d’une Tueuse qui se reconvertie, est certainement la plus comique et la plus décalée.

L’une des moins réussie est celle narrant les déboires d’un ange censé veiller sur un jeune homme dans L’ange déçu, comme si son titre était prémonitoire.

La nouvelle qui pourrait paraître la plus réelle est certainement celle qui conte les exploits d’une jeune femme voulant se faire opérer et vendre la vidéo sur le Web, la fin tragique fait de Your Honor le texte le plus glauque.

La plus réussie, celle qui est certainement la plus travaillée, Looking for Beckie, raconte comment un journaliste tente de sauver sa femme suite à son enlèvement. En quelques lignes, l’auteur nous projette dans des superbes scènes d’actions dans Paris. Barrages de police forcés, coups de feu, jolie demoiselle, plongeon dans la Seine, font un mélange détonnant et ce récit est une réussite.

L’écriture est simple, efficace et sans fioriture. Les nouvelles se lisent rapidement, il n’y a pas de lourdeur et les pages défilement rapidement. Un premier recueil de nouvelles qui laissent présager d’autres volumes intéressants.

Je remercie Les Agents Littéraires et les Editions l’offre.

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1 mars 2011 2 01 /03 /mars /2011 18:23

naissances.gifCe livre, qui relate trois naissances singulières, tragiques ou heureuses, tente surtout de dire la " venue au monde " le banal miracle de chaque naissance.
Car la naissance est comme le trépas, le passage invisible dont nous ne savons pas, ne pouvons pas parler. " Naissances " est aussi une parole masculine, celle qui évoque le " regard du père ", ce regard ambigu que l'homme porte sur celle qui met au monde. Intrigué par ce que vit la femme et qu'il ne vivra jamais fasciné par l'être inimaginable dont il devra admettre qu'il est le père, l'homme ne peut que se tenir dans une marge étrange lorsque s'annonce le nouveau, lorsque l'enfant paraît.
L'homme, voué à ne mettre au monde que des choses ou, au mieux, des livres dont il ne sait jamais s'ils sont morts ou vifs.

 

C'est un homme qui relate sa vision de l'accouchement, un homme, qui par définition, se trouve seulement spectateur de l'événement. On débute devant un reportage à la télévision une nuit alors que le sommeil se fait difficile à trouver, un témoignage d'une vieille dame qui raconte son accouchement dans un camp pendant la deuxième guerre mondiale. Sans y avoir participer, l'émotion de cette dame lui permet de retranscrire avec des mots justes toute la véritable tragédie qui se déroule dans cette petite salle poussiéreuse, cet enfant sauvé par une infirmière avant de monter dans le wagon.

Puis la vie continue, et cet homme assiste impuissant à la naissance de son bébé, mort-né, se replie derrière cette "mâle maîtrise de soi" pour pouvoir faire abstraction de sa propre peine cachée derrière un masque impassible, et se rendre disponible pour sa femme.

Mais la vie continue, et il assiste à une naissance joyeuse, une première naissance pour une toute jeune sage-femme, un moment heureux.

Lu une première fois pendant la grossesse de ma fille, je me suis replongé dedans pour lire cette magnifique écriture qu'est celle de Pierre Péju. Comment arrive t-il à nous faire vibrer avec des mots alors qu'il n'est qu'un simple spectateur de l'événement. Les émotions sont fortes tout au long de cet ouvrage. Du déchirement de la séparation, de la tragique mort d'un enfant, ou d'un accouchement normal et heureux, Pierre Péju nous emmène assister à trois naissances différentes, mais chargées d'amour. Un livre à lire absolument, les femmes, les mamans, pour comprendre le regard du père, les hommes, les papas, pour mettre des mots sur ces émotions.

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Le silence des agneaux
Thomas Harris
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