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15 mai 2012 2 15 /05 /mai /2012 20:11
vanina.gif"Comment dire ? Comment dire le désir que j'ai eu pour elle ? Comment dire le plaisir étrange qu'elle me donna ? Un plaisir sans doute plus cérébral que physique ; mais je m'expliquerai là-dessus. Avec Vanina Hesse j'eus soudain le sentiment d'entamer le versant noir de mon existence. L'idée d'un couple immuable, statique, me semblait déjà le plus grand mensonge qui fût, un leurre dans lequel la religion et l'ordre social trouvaient trop bellement leur compte. Je voulais balayer cette contrainte, me délecter d'autres archaïsmes, voir, comme Prud'hon, émerger une nouvelle société faite d'hommes et de femmes libres, qui pussent aller au bout de leurs désirs, jouir en toute raison des possibilités inouïes de leurs corps. Vanina fut pour moi, quelques mois durant, semblable à cette obscure clarté qui tombe des étoiles, une sorte de lumière venant me désigner à cru un pan de mon destin. Après avoir chanté l'éloge de la folie, de l'alcool, m'être complu dans un pessimisme retors, j'avais appris à aimer la solitude."

Avant de commencer cette chronique, je tiens à remercier La Musardine pour ce partenariat.
Vanina est une jeune femme, mère de famille, divorcée, libre sexuellement, capable de se prostituer pour joindre les deux bouts. Laurent, le narrateur, la rencontre et naît une liaison complice et destructrice.
Le narrateur traite de sa relation avec cette femme et dont il se souvient avec tendresse et nostalgie. Ce couple, hors norme, ne s'impose aucune limite. Seul l'inconscient leur dicte les frontières à ne pas dépasser mais qu'ils franchissent ensemble jusqu'à l'éclatement. L'écriture est fluide, littéraire, assez belle. Le vocabulaire est riche et les dialogues, parfois crus, tranchent avec le style un peu guindé de l'auteur.
Ce récit fait l'apologie inconsciemment de la manipulation, la domination et la soumission, la barbarie. Le personnage qui narre l'histoire, Laurent, est un être narcissique qui se complaît dans la soumission la plus extrême de l'autre, avec un paravent derrière lequel il se cache, celui de la liberté. Libre de la morale, libre de croire qu'il est différent, mais les unités psychiatriques des hôpitaux et les prisons sont remplis de ce genre de personnes. Ce récit est un engouffrement dans la folie qui mène à l'abolition du respect du corps d'autrui. Nous sommes à la limite du meurtre collectif. Un texte déroutant bouffi de détails pornographiques, un roman noir au contour rose très décevant.
Je remercie La Musardine pour ce partenariat.
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musardine
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