Retrouvez sur ce blog des résumés et des critiques de romans de je lis.
De tous les carrefours importants, le visage à la moustache noire vous fixait du regard. Il y en avait un sur le mur d'en face. Big brother vous regarde, répétait la légende, tandis que le regard des yeux noirs pénétrait les yeux de Winston... Au loin, un hélicoptère glissa entre les toits, plana un moment, telle une mouche bleue, puis repartit comme une flèche, dans un vol courbe. C'était une patrouille qui venait mettre le nez aux fenêtres des gens. Mais les patrouilles n'avaient pas d'importance. Seule comptait la Police de la Pensée.
Publié en 1948, le roman se déroule d’après le narrateur en 1984. Winston est un citoyen de l’Océania, dont la capitale est Londres. Il travaille pour le gouvernement, au ministère de la Vérité, comme beaucoup de ses congénères. Naît avant la création du Parti, il a connu, mais ne s’en souvient pas, la montée du révolutionnaire Big Brother. Aujourd’hui, il essaye de tenir un journal dans un monde dont les rênes sont tenues pas des tortionnaires, où l’esprit et la liberté de pensée sont bafoués. La vie ressemble à un univers réglementé à outrance, perpétuellement en guerre. Il nomme même le bureau dans lequel il travaille sa Cellule.
L’auteur n’hésite pas à faire la relation avec le nazisme de manière détournée, le communisme, le totalitarisme plus franchement et parfois, nous avons la sensation qu’il fait aussi le lien avec des grandes puissances capitalistes. Et même, plus d’un demi-siècle plus tard, la critique reste d’actualité. Nous sommes fichés comme le sont les citoyens dans ce roman.
L’écriture est réaliste et pénétrante. Il est facile de s’imprégner de l’atmosphère de terreur psychologique dans lequel vit ce personnage de Winston. Se poser des questions, toujours dans la crainte, de connaître les réponses pouvant vous faire basculer dans la folie, l’illégalité, la mort, est largement relater et expliquer dans ce roman. En trois parties, nous découvrons son quotidien ennuyant, toujours en manque de nourriture, de sommeil, ou d’objets aussi insignifiants qu’utiles comme des lames de rasoir, puis sa prise de conscience du pouvoir qu’il a sur lui mais aussi sur autrui, son recul par rapport au Parti et Big Brother, et enfin dans la dernière partie, son arrestation, son emprisonnement et les tortures qui s’ensuivent.
1984 est un roman visionnaire écrit après la seconde guerre mondiale, cynique, qui critique les sociétés oeuvrant pour le pouvoir d’une minorité et manoeuvrant les masses, mené par une écriture simple et efficace. Un classique qu’il faut lire, qui pose des références littéraires, reprises dans la littérature comme au cinéma. Un roman qui trace la ligne de conduite de dictature que le monde connaît encore et malheureusement connaîtra encore. A lire absolument…
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