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16 mars 2011 3 16 /03 /mars /2011 10:50

alligatorUn coin perdu du sud de la France, entre la mer et la montagne. Antoine, nouveau garde-malade, vient au chevet de Rosa, vieille femme fatiguée, usée par la vie. Dans un paysage idyllique, c’est pourtant Haïti qui est au cœur de ce roman où les dialogues prennent des allures de soliloques et où les procès n’ont pas lieu devant un jury. Implacablement, Marie-Célie provoque des rencontres entre un bourreau et sa victime, entre une femme et un homme, un tête-à-tête d’où personne ne sortira indemne. Des années après la mort du dictateur, les blessures sont toujours aussi vives. Pour les panser, certains ont choisi l’exil, d’autres, l’oubli. Chaque fois, il faut partir, partir pour un ailleurs qui est souvent soi. Mais la mémoire veille, brûlante. Alors, il faut parler, dire la douleur, retrouver les mots. C’est ce que fera Antoine, espérant enfin trouver la paix au terme d’une longue errance.

 

Avant de commencer cette chronique, je tiens à remercier BoB et Vents d'ailleurs pour ce partenariat.

Antoine, une victime du règne des Duvalier, retrouve une tortionnaire ayant pris sa retraite et vivant en France. La première partie du roman traite de cet homme usé par son passé qu'il se remémore continuellement. Son repos, il ne le trouvera que lorsque Rosa aura confessé ou avoué ses crimes. Antoine frise la folie.

La deuxième partie du roman traite de Laura, enfant recueillie par Rosa, qui relate à Antoine son passé. Elle aussi aura la sensation de devenir folle, et c'est ensemble qu'ils trouvent un dénouement pour essayer de refaire surface.

L'auteure nous transporte pendant ces années difficiles qu'aura connu Haïti à travers le passé de trois personnages, des victimes et leur bourreau. Un face à faceoù se mêle folie et tragédie.

Une oeuvre que j'ai dévoré. Les personnages sont très attachants, et nous nous retrouvons à haïr cette Rosa, cet alligator, à vouloir pousser Antoine et Laura vers l'avant. Une écriture travaillée et très fluide, nous narrant des horreurs de manière simple, sans faire dans le sensationnel. L'auteure nous livre une belle fiction, un beau témoignage de ces années de peur et de ces victimes qui ont survécu, et qui survivent aujourd'hui, toujours, dans de douloureux souvenirs. Un beau livre.

Je remercie BoB et Vents d'ailleurs pour ce partenariat.

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