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10 février 2012 5 10 /02 /février /2012 08:44

parcequelavieDes années 30 au début de la Seconde Guerre Mondiale, une jeune femme écrit, voyage, souffre et se bat. Moins contre un ennemi extérieur, le fascisme galopant, qu’aux fins d’ordonner son propre chaos. « Journal non intime » : la formule de l’écrivain suisse Annemarie Schwarzenbach pourrait qualifier ce récit à la première personne, d’autant plus qu’elle ne lui est pas étrangère. Sa silhouette costumée se devine dans ces pages, mais se devine seulement. Car, bel et bien, il s’agit d’une fiction, de libertés prises avec la justesse biographique ; d’un être considéré comme archétype d’une jeunesse consciente, de ce fait souffrante, lequel, à ce titre, se déploie au-delà de lui-même, jusqu’à nous permettre de humer l’air d’une époque.

 

Avant de commencer cette chronique, je tiens à remercier Kyklos pour ce partenariat.
Parce que la vie est un risque est une autobiographie fictive d'une jeune femme suisse allemande dans les années 30. Cette jeune bourgeoise, dont les parents suivent le mouvement nazis, s'opposent avec ses deux amis, frère et sœur, Hans et Ulrike, au mouvement qui fera tomber l'Europe dans la guerre, en écrivant. Droguée, désabusée, elle parcourt la vie avec désinvolture, sans intérêt, et essaye de se trouver des occupations moins douloureuses, une passion moins assassine.
Les premières pages m'ont paru difficile. Le style est riche et travaillée, mais assez lourd, et trop métaphorique. Ces premières lignes sont rebutantes et vous font perdre le fil de l'histoire. Puis, enfin, ce style trop chargé se délie, pour laisser la place au personnage qui se confesse dans cette biographie personnelle. L'histoire prend son envol dans les différentes périodes importantes de cette  vie de jeune femme. Elle peut paraître parfois un peu écartée de la réalité, se cachant derrière la drogue qu'elle s'inocule souvent à l'aveuglette, à la limite d'une dose mortelle. Sa sexualité est comme elle, débridée, aimant tantôt sa meilleure amie, tantôt, le frère, son meilleur ami.
Mais finalement, ce texte est assez pathétique, lire les récits d'une jeune bourgeoise désenchantée est ennuyeux. En 1939, pendant que des hommes meurent au front, ou abattus sommairement dans un camp, elle, elle se complaît dans sa petite vie de riche droguée, sans connaître ce qu'est réellement la famine... et l'envie de vivre. Un personnage arrogant, insolent, qui ne se soucie que de sa propre personne sans se rendre compte qu'à ses pieds des gens crèvent. Un personnage dénué de toute intelligence, de toute compassion, sans intérêt, qui s'enfonce dans la mort en la souhaitant, la chérissant, pendant qu'au même moment, des mères et des enfants pleurent sous les balles du IIIème Reich. Je suis conscient que ma critique peut paraître dure, peut-être même suis-je passer à côté de l'essentiel de ce roman, ou n'ai-je pas interprété ses subtilités, mais je trouve que sa vie est un outrage aux gens qui doivent se battre pour prouver alors que cette jeune femme comme tant d'autres, par leur filiation, n'ont qu'à récolter les fruits d'un arbre qu'ils n'auront pas planté. Qu'aura t-elle fait d'extraordinaire cette junkie argentée ? Rien, alors qu'au même moment, des hommes tombent et remplissent de leur nom les monuments aux morts. Alors, alors... mérite-t-elle vraiment qu'un roman lui soit consacré, d'autres ne mériteraient-ils pas plus que leur souvenir aussi devienne indélébile ? Lisez-le et parlons-en si vous le souhaitez...
Je remercie Kyklos Editions pour ce partenariat.

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Kyblos

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